Notre territoire de santé

Situation

Avec environ 1,4 millions d’habitants en 2020 la Haute-Garonne, d’un point de vue démographique et économique, est l’un des départements les plus dynamique de France. En effet il représente le 3ème meilleur rythme de croissance des départements de province[1]. C’est notamment grâce au rayonnement important de la ville de Toulouse que l’ensemble du territoire connait ces résultats. Le projet de CPTS Canal Garonne s’inscrit sur la zone sud-est de la commune toulousaine.

La CPTS intègre donc les secteurs 5.2 et 5.3 de Toulouse (voir carte ci-dessous). A l’échelle de ces secteurs, l’habitat est divers, on trouve aussi bien de l’habitat collectif (Empalot) que des quartiers mixtes (Faubourg Saint-Michel) et quelques zones pavillonnaires (Le Busca). 

Démographie

Les quartiers représentés par la CPTS Canal Garonne concentre environ 15% de la population toulousaine avec notamment les secteurs les plus peuplés de la ville.

C’est une zone relativement jeune étant donné que 44% des habitants ont moins de 25 ans (contre 36% environ à l’échelle de Toulouse et environ 30% au national). Cela peut s’expliquer car une partie du territoire est fortement marqué par la présence universitaire. En effet, sa population est composée d’un tiers d’étudiants de 18/29 ans (soit deux fois plus qu’à l’échelle de la ville). Ainsi on constate une forte rotation dans l’occupation des logements dans cette zone (plus du tiers des ménages sont installés depuis moins de deux ans).

La CPTS Canal Garonne se caractérise par de forts contrastes au sein même de son territoire. Ainsi nous pouvons y retrouver les quartiers où y réside l’une des populations les plus aisés de la ville (le Busca, Pouvourville par exemple) et parallèlement des quartiers extrêmement précaires marqués par un taux de pauvreté important : 43,2% pour le quartier d’Empalot et 40,7% pour celui de Rangueil alors que ce même taux est de 18,6% à l’échelle de Toulouse.

Santé de la population :

D’importantes inégalités sociales de santé perdurent entre ces quartiers prioritaires et le reste de l’agglomération (et par conséquent du territoire de la CPTS). Ces différences témoignent de contextes socio-économiques disparates (niveau de vie, éducation…) qui se traduisent dans l’accès aux soins par des inégalités d’espérance de vie ou encore dans diverses incapacités. Ce constat s’établit dès le plus jeune âge avec notamment des problématiques de surpoids chez les enfants dans les quartiers prioritaires de la ville.Par exemple 5,2% des enfants de 3-4 ans souffrent d’obésité sur la commune mais avec de fortes disparités : 1,8% en centre-ville à plus de 6% dans les quartiers prioritaires de la ville.

On constate à l’échelle élargie du quartier (31400) une participation au dépistage organisé du cancer du sein plus faible que sur le reste de la commune toulousaine. Avec une participation de 27,6% (contre 30,6% à l’échelle de Toulouse) c’est le territoire où le taux est le plus faible de la commune.

Plus globalement, à l’échelle toulousaine le taux de participation de patiente (de 25 à 65 ans) ayant eu au moins un frottis remboursé sur trois années est de seulement 51% contre 57% à l’échelle du département.

14.6% des patients toulousains déclarent une ALD dont 19% n’ont pas de médecin traitant. A noter également que 16% de la population est bénéficiaire de la CMUc contre 10,1% sur le département.

Cette donnée peut encore traduire des difficultés d’accès à la santé.

Médecins traitants :

A l’échelle de la ville on dénombre des patients hors parcours de soins sans médecins traitants – 27% des patients toulousains n’ont pas de médecins traitants contre 19% à l’échelle de la Haute-Garonne.

Offre de soins :

Alors que la CPTS représente une part importante de la population de la ville de Toulouse (plus de 15% de la population totale) elle ne dispose que de 11% des services de santé de Toulouse (l’offre de santé regroupe les omnipraticiens, les pharmaciens et les infirmiers)[1] et notamment des secteurs sous-représentés en offre de santé comme Empalot par exemple avec seulement 3% des services de santé de la CPTS pour une population représentant pourtant 8% de la part totale des habitants de l’ensemble Canal Garonne.

Au 31 décembre 2016, la zone sud-est de la ville de Toulouse (secteurs 5.2, 5.3 et 5.1 « hors CPTS ») dénombrait 77 médecins généralistes pour un nombre de bénéficiaires de 64 009 soit une densité de 1,20 médecins généralistes pour 1000 bénéficiaires. La deuxième densité la plus faible de la ville dont la moyenne est de 1,55 médecins généralistes pour 1000 bénéficiaires.

Principales difficultés rencontrées par les patients (au regard des éléments statistiques et du ressenti des professionnels) :

  • Accès à un médecin traitant et au 2nd recours (délais plus ou moins long en fonction des spécialités).
  • Des difficultés d’accès aux soins qui persistent pour des raisons sociales, économiques, culturelles (patients les plus démunis, errance, migrants, isolés/sans lien social, souffrance psycho sociale, etc) croisées aux déterminants sociaux de santé (bénéficiaires de la CMUc, personnes pas ou peu diplômés, taux de pauvreté élevé, …) ;
  • L’éloignement de certaines populations des pratiques de prévention (dépistage organisé du cancer du sein, suivi médical du diabète, …).

Principaux parcours patients posant des difficultés pour les professionnels (au regard du ressenti des professionnels) :

  • Prise en charge psychologique et psycho-sociale des étudiants
  • Prise en charge des patients diabétiques
  • Prise en charge des personnes souffrant d’addiction
  • Prise en charge de l’obésité de l’enfant.
  • Amélioration de la qualité du lien ville-hôpital en cancérologie.

Le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques et les prises charges de plus en plus lourdes et complexes en ambulatoire, associés à une société de plus en plus inclusive, nécessitent aujourd’hui une coordination accrue entre les acteurs de santé. Cette coordination, pour être efficace, doit être organisée et formalisée.
 
En effet il nous apparaît nécessaire de créer un mode coordonné d’exercice ambulatoire au service de la population de notre territoire, afin de pouvoir répondre aux défis d’une prise en charge de qualité dans un contexte de démographie médicale altérée.

La création de la CPTS doit également permettre d’optimiser la coopération entre les professionnels de santé de ville et leurs partenaires, notamment les établissements de santé. Elle constitue un cadre de coopération et de coordination des acteurs de santé à l’échelle du territoire, essentielle pour améliorer la prise en charge des situations complexes.
 
Pour mener à bien ces missions, nous nous appuierons notamment sur la création de liens entre les lieux d’exercice, des réunions de concertation pluridisciplinaires, une plateforme territoriale d’appui, et le développement des outils de communication adaptés à la coordination des soins